Bon, ça fait plus d'un mois que je suis rentrée et j'ai commencé et recommencé et recommencé cet article parce que c'est difficile à exprimer. Je ne trouve pas les mots, j'efface, je reprends, je n'ose pas mais merde. La vérité c'est que le retour c'est DUR. Très dur. Après avoir vécu 2 années hors du commun, je retrouve la maison de mon papa où rien n'a changé, je m’assoies sur ce lit et le regard vague, je me demande ce que je fais là. Je suis partagée entre l'impression que c'est là que j'ai toujours été censée être ou revenir, et l'envie partir en courant et en hurlant comme dans un bon cartoon. Le pire sentiment, je crois, c'est celui que tout n'a été qu'un rêve. Que je viens de me réveiller et que rien de tout ça n'est arrivé en fait. Puisque je suis au même endroit, entourée des mêmes personnes, des mêmes choses, que rien n'a l'air d'avoir changé à part moi alors peut-être que tout le reste n'a pas existé ?
J'ai enchainé les larmes et les crises d'angoisse les premières semaines. Je luttais pour voir le positif, profiter de ma famille, de mes nièces qui grandissent si vite et de mes amis avant de repartir. Parce que s'il y a une chose dont je ne doute plus, c'est que j'ai besoin de repartir. Aussi fou, aussi idiot et immature que ça puisse sembler car je n'ai pas de visa, pas de plan, seulement l'envie, le courage et la force de tout essayer. La folie aussi, et heureusement.
Un mois plus tard donc, ça reste difficile, je ne m'adapte pas, je compare tout à Wellington, à cette vie où j'étais enfin bien, j'ai envie de me mettre des baffes parce que je rapporte tout à ça et qu'est ce que je dois vous faire chier avec la Nouvelle-Zélande et mon ancien job génial et mes super copains et mon ex merveilleux. Je suis désolée. Pour de vrai. Je me rends compte que je suis chiante, que je ne parle que de ça, c'est presque incontrôlable. Et vous ne valez pas moins, je vous aime toujours jusqu'à la mort mais vous ne comprenez pas. Et je ne peux blâmer personne hein, vous ne pouvez pas comprendre si vous n'avez pas vécu la même chose, si vous n'êtes pas dans le même état d'esprit. Après toutes ces années tellement difficiles, j'étais enfin heureuse, épanouie et toutes les cases se cochaient petit à petit puis en un claquement de doigts, pouf, plus rien.
Alors je lutte pour ne pas vivre dans le passé, ni dans l'avenir d'ailleurs, je fais de mon mieux pour profiter d'aujourd'hui, de vous, de Paris mais il fallait que vous le sachiez, c'est pas facile d'être quelque part où on n'a pas envie d'être, aussi bien entouré qu'on le soit.
J'essaie de ne pas trop me relire parce que je vais encore tout effacer sinon.
J'ai récemment lu pas mal d'articles sur la difficulté du retour des expatriés, mon copain Édouard m'a aussi dit qu'il avait mis 9 mois à se sentir de nouveau bien à Paris. Concrètement, oui, il est généralement difficile de rentrer. Mais je sens que c'est plus que ça. Je ne sais pas l'expliquer, je sens au fond de moi que je dois repartir en Nouvelle-Zélande, que je dois le faire maintenant car si j'entame autre chose, je le regretterai longtemps. J'ai ce sentiment d'unfinished business et je ne peux pas laisser ça comme ça. Pour moi il n'y a qu'une option : faire tout qui est en notre pouvoir pour atteindre nos objectifs et nos rêves. On ne peut pas faire beaucoup plus que ça. Alors je vais écumer toutes les possibilités et si ça veut dire aller démarcher chaque entreprise de Wellington à genoux, so be it. Et si rien ne fonctionne, je n'aurai aucun regret, j'aurai tout essayé et c'est simplement que ça ne devait pas se faire, je pourrais passer sereinement au plan B.
Alors voilà, si j'arrive enfin à revenir écrire ici, entre 2 photos de paradis et 2 vidéos à la bande-son 70s, j'essayerai de vous raconter ce combat-là pendant que je me gave de vrais pains au chocolat, de baguette croquante, de fromage et de saucisson. Hashtag le vrai goût des bonnes choses !
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